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parties extrêmes des queues cométaires, lors même que dans sa course annuelle elle en resterait toujours très éloignée.

L’introduction dans l’atmosphère terrestre de quelque nouvel élément gazeux, pourrait, suivant qu’il serait plus ou moins abondant, occasionner la mort de tous les animaux, ou engendrer de simples épidémies : telle a été, en effet, suivant divers auteurs, l’origine, la véritable source de la plupart de ces fléaux dont l’histoire nous a conservé le souvenir.

Dans un ouvrage d’astronomie très-estimé, publié à Oxford en 1702, Gregory, après avoir dit que chez tous les peuples et à toutes les époques, on a observé que les apparitions de comètes ont été suivies de grands maux, ajoute : « Il ne convient pas à des philosophes de prendre trop légèrement ces choses pour des fables. »

Ce qui n’est pas une fable, je viens de le montrer, c’est que la Terre puisse assez fréquemment s’approprier la matière de la queue d’une comète ; mais Gregory n’est pas resté dans les strictes bornes de la vérité, quand il présente comme des observations dignes de confiance, les remarques plus ou moins équivoques des historiens, concernant les apparitions de ces astres et leur prétendue liaison avec les événements contemporains.

Un médecin anglais, dont le nom n’est pas inconnu des physiciens, M. T. Forster, a traité cette même question en détail[1]. Suivant lui, « il est certain que (depuis l’ère chrétienne) les périodes les plus insalubres sont

  1. Illustrations of the atmospherical origin of épidémic diseases, Chelmsford, 1829 ; p. 139 et suivantes.