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Troie en Italie, apercevait constamment cette planète, malgré la présence du Soleil au-dessus de l’horizon. »

Remarquons, sans donner une importance exagérée à cette citation, que Varron disait, au témoignage de saint Augustin, dans un de ses ouvrages actuellement perdu, qu’à une époque déjà éloignée de son temps, Vénus avait changé d’intensité et de couleur.

En 1716, le peuple de Londres ayant regardé comme un prodige la visibilité de Vénus en plein jour, Halley en prit occasion de calculer dans laquelle de ses positions la planète peut être le plus facilement aperçue ; Nous avons donné tout à l’heure les résultats de ces calculs.

Lalande rappelle qu’en 1750, l’apparition de la planète en plein midi avait jeté tout Paris dans l’étonnement.

Bouvard m’a raconté que le général Bonaparte, se rendant au Luxembourg, où le Directoire devait lui donner une fête, fut très-surpris en voyant la foule réunie dans la rue de Tournon prêter plus d’attention à la portion du ciel placée au-dessus du palais, qu’à sa personne et au brillant état-major qui l’accompagnait. Il questionna et apprit que les curieux voyaient avec étonnement, quoique ce fût en plein midi, une étoile qu’ils prenaient pour celle du vainqueur de l’Italie, allusion à laquelle l’illustre général ne sembla pas indifférent lorsque lui-même de ses yeux perçants eut remarqué l’astre radieux. L’étoile en question n’était rien autre chose que Vénus.

Faisons ici une remarque essentielle. Les calculs à l’aide desquels on a déterminé la plus grande visibilité de