Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/81

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déjà dit, le fil mobile parallèlement à lui-même, à l’aide d’une vis, jusqu’à ce qu’il atteigne le bord opposé ; dans l’autre construction, les fils sont à une distance fixe, mais en augmentant ou en diminuant le grossissement de la lunette, les dimensions de l’image éprouvent des variations correspondantes qui permettent également de placer les deux bords, tangentiellement aux deux fils. La variation de grossissement s’obtient par le mouvement d’un objectif mobile entre l’objectif principal et son foyer ; mais doit-on se flatter que par là l’image ne perdra rien de sa netteté ; qu’on ne se jettera pas dans des erreurs plus grandes que celles qu’on voulait éviter ? Ce micromètre exigeant deux excellents objectifs, ne sera-t-il pas toujours d’un prix trop élevé pour qu’on puisse espérer qu’il se répande ? Quoi qu’il en soit, au demeurant, de ces difficultés, il ne sera pas hors de propos de remarquer que l’invention n’est rien moins que nouvelle, et que 106 ans avant la publication de l’ouvrage du Dr Brewster, c’est-à-dire en 1707, La Hire avait inséré dans le Recueil de l’Académie des sciences, la description d’un micromètre qui de tout point est identique avec celui que le savant anglais a reproduit. C’est donc à La Hire, ou si l’on veut même à Rœmer, qui déjà auparavant s’était occupé du même objet, qu’on doit la première idée des micromètres à grossissements variables.

Dans une lunette, le grossissement est une fonction déterminée de la distance focale de l’objectif et de celle des oculaires ; il ne sera donc possible de le faire varier qu’à l’aide d’une lentille additionnelle et mobile qui doit nécessairement nuire à la netteté des images ; dans un