Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/120

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de César, était voisine de la Terre quand le déluge arriva, et qu’elle eut quelque part à ce grand phénomène.

Je rappellerai cependant que M. Encke, ayant soumis à de nouveaux calculs l’orbite probable de la comète de 1680, a trouvé une durée de révolution bien différente de celle supposée par Whiston ; cette durée serait de 8 813 ans (liv. xvii, chap. xvii, t. ii, p. 348).

Je ne m’arrêterai pas à expliquer minutieusement par quelle série de transformations la Terre, qui, suivant Whiston, était primitivement une comète, devint le globe que nous habitons. Je me contenterai de dire que, dans ses idées, le noyau de la Terre est une substance dure et compacte ; que c’est l’ancien noyau de la comète ; que les matières de diverse nature, mêlées confusément, qui composaient la nébulosité, s’affaissèrent plus ou moins vite, suivant leur gravité spécifique ; qu’ainsi, le noyau solide se trouva d’abord entouré d’un fluide dense et épais ; que les matières terreuses se précipitèrent ensuite, et formèrent sur le fluide dense une enveloppe, une espèce de croûte qui peut être comparée à la coque d’un œuf ; que l’eau vint à son tour recouvrir cette croûte solide ; qu’elle s’infiltra en grande partie par les fissures, et se répandit sur le fluide épais ; qu’enfin les matières gazeuses restèrent suspendues, s’épurèrent graduellement, et constituèrent notre atmosphère.

Ainsi, dans ce système, le grand abîme biblique se trouve composé d’un noyau solide et de deux orbes concentriques. Celui de ces orbes le plus voisin du centre est formé du fluide pesant qui se précipita le premier ; le second est de l’eau. C’est donc, à proprement parler, sur