Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/121

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ce dernier fluide que repose la croûte extérieure et solide de la Terre.

Il faut maintenant examiner comment, d’après cette constitution du globe, contre laquelle au surplus les géologues modernes pourraient présenter plus d’une difficulté, Whiston a expliqué les deux événements principaux du déluge décrit par Moïse.

« En l’an 600 de la vie de Noé, dit la Genèse, au second mois, le dix-septième jour du mois, toutes les fontaines du grand abîme furent rompues ; toutes les cataractes du ciel furent ouvertes. »

A l’époque du déluge, la comète de 1680, selon Whiston, était à 3 000 ou 4 000 lieues seulement de la Terre. Elle attirait conséquemment les liquides du grand abîme, comme la Lune attire aujourd’hui les eaux de l’Océan. Son action, à cause de cette grande proximité, dut tendre à produire une immense marée. La croûte terrestre ne put pas résister à l’impétuosité du flot. Elle se rompit sur un grand nombre de points, et les eaux, désormais libres, se répandirent sur les continents. Le lecteur trouve ici la rupture des fontaines du grand abîme.

Les pluies ordinaires de notre globe, continuées même pendant quarante jours, n’auraient donné que de très faibles résultats. En prenant pour pluie journalière, celle qui tombe annuellement à Paris, le produit des six semaines, loin d’atteindre les sommets des plus hautes montagnes, aurait à peine formé une couche de 26 mètres de hauteur. Il fallait donc chercher ailleurs les cataractes du ciel. Whiston les a trouvées dans l’atmosphère et dans la queue de la comète.