Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/308

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autres lieux ; les différences observées seront les longitudes cherchées. Dans l’autre méthode, divers observateurs constatent les heures sidérales locales, au moment où tous aperçoivent ou reçoivent le même signal.

Les deux méthodes exigent que l’on puisse connaître très-exactement l’heure de chaque lieu ; dans le livre consacré au calendrier, nous dirons comment on y parvient et sur terre et sur mer. Ici nous supposerons que ce problème est résolu, et alors il ne nous reste que peu de mots à ajouter pour que le lecteur ait une idée complétement exacte de la détermination des longitudes.

On conçoit que si un chronomètre n’avait pas une marche extrêmement régulière, on ne pourrait nullement compter sur ses indications pour trouver la longitude d’un lieu où on le transporterait. Aussi, l’exécution de chronomètres d’une extrême précision fut-elle mise de bonne heure au rang des questions les plus importantes pour l’astronomie et pour la navigation. Le parlement d’Angleterre, l’Académie des sciences de Paris ouvrirent des concours, proposèrent plusieurs fois des prix pour les meilleures montres marines. En 1765, le parlement anglais décerna une somme de 250 000 fr. à Harrison, d’abord charpentier dans un village, et ensuite très-habile horloger, pour avoir exécuté une montre avec laquelle des officiers de la marine avaient déterminé assez exactement la longitude de la Jamaïque. En 1800, les artistes Arnold et Earnshaw reçurent chacun 75 000 francs, à titre d’encouragement, pour de nouveaux perfectionnements dans la construction des chro-