Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/349

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« Ces préparatifs achevés, on replaçait la règle n° 1, sa languette rentrée dans la coulisse ; on mesurait l’inclinaison ; on lisait le thermomètre et la languette du n° 4, le thermomètre du n° 1, après quoi de l’extrémité antérieure de la règle on descendait un fil à plomb dont la pointe laissait une marque sur la plaque du piquet. Par ce point on traçait sur le plomb deux lignes qui se coupaient à angles droits, l’une dans le sens de la base et l’autre dans la direction perpendiculaire ; on recouvrait la plaque de plomb d’une pièce de bois dont la base était creusée en calotte, afin qu’elle ne touchât aucunement la plaque. On rebouchait le trou en y remettant toute la terre qu’on en avait tirée.

« Le lendemain on découvrait la plaque, on plaçait la règle n° 1 dans la même position que la veille, c’est-à-dire de manière que le fil à plomb tombât exactement sur le même point.

« Cette règle était la première de la nouvelle journée ; on mettait ensuite les trois autres comme on avait fait le premier jour ; on en observait l’inclinaison, le thermomètre et la languette, et la journée continuait comme la précédente. »

Le lecteur voit à quelles précautions minutieuses et pénibles doit s’astreindre l’astronome ; ce n’est qu’à ce prix qu’il peut compter sur l’exactitude et sur l’utilité de ses mesures. Mais aussi combien il est dédommagé de ses fatigues par la satisfaction d’obtenir une vérification complète de ses travaux et de pouvoir les léguer inattaquables à la postérité !

La mesure de la base de Melun employa quarante