Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Considérons Mars en opposition M′, le moment où on le verra passer au méridien sera de même égal au temps de son passage réel augmenté du temps que la lumière emploie à parcourir la distance TM′ qui, à cette époque, sépare la planète de la Terre. Mais la distance de Mars à la Terre à la première époque, je veux dire le jour de la conjonction, surpasse cette même distance, le jour de l’opposition, du double de la distance TS du Soleil à la Terre. Il y aurait donc entre l’opposition et la conjonction, quant aux passages au méridien observés, comparés aux passages réels, une inégalité ou perturbation, qui, exprimée en temps, serait égale au double du temps que la lumière emploie à venir du Soleil à la Terre, c’est-à-dire en définitive une perturbation de 16m 1/2 environ, d’après la valeur que nous déterminerons pour la vitesse de la lumière. On voit de plus que par la cause indiquée le mouvement apparent de la planète se ferait entre la conjonction et l’opposition, de l’orient à l’occident. Or, l’existence de pareilles perturbations n’est nullement indiquée par les observations. Un raisonnement analogue s’appliquerait à Jupiter et à Saturne. On découvrirait que la même supposition de l’immobilité de la Terre conduirait à des résultats plus inadmissibles encore, si on considérait les étoiles doubles. Lorsque l’étoile principale et l’étoile satellite se trouveraient à la même distance de la Terre, elles paraîtraient très-voisines, comme elles le sont en effet. Mais supposons que, par son mouvement de circulation autour de l’étoile principale, l’étoile satellite prît une position plus éloignée de la Terre d’une quantité égale au diamètre de l’orbite terrestre, et alors loin de sembler