Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/473

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qui s’apercevront demain, dans un mois, dans un an, dans un siècle. Pour peu qu’on y réfléchisse, on reconnaît qu’il résulte de cette observation que la Lune tourne sur son centre, dans un temps précisément égal à celui qu’elle emploie à faire sa révolution autour de la Terre.

Il est contre toute vraisemblance qu’à l’origine ces deux mouvements se soient trouvés rigoureusement égaux entre eux ; mais il ne répugne pas d’admettre que leur différence était très-petite ; or, cela suffit pour expliquer le phénomène.

En effet, lorsque la Lune, encore fluide, tendait à prendre la forme qui correspondait à son mouvement de rotation, l’attraction de notre globe l’allongea ; son grand axe se dirigea vers le centre de la Terre.

Avec cette forme allongée, la Lune peut être assimilée à un pendule. Lorsqu’un pendule est écarté de la verticale, l’attraction de la Terre l’y ramène, en lui faisant faire, de part et d’autre de cette ligne, des oscillations qui, sans la résistance de l’air et le frottement du couteau sur lequel repose l’appareil, conserveraient toujours la même amplitude. De même lorsque par l’effet d’une petite différence entre les mouvements de révolution et de rotation dont il s’agit ici, la dimension longitudinale de la Lune pendule s’écarte de la verticale, c’est-à-dire de la ligne dirigée vers le centre de notre globe, l’attraction que ce globe exerce doit tendre à l’y ramener. Elle doit lui imprimer, autour de sa position primitive, un mouvement oscillatoire qui, n’ayant ici aucune cause amortissant, se continuera indéfiniment.

Les oscillations du grand axe lunaire ont pris le nom