Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/474

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de libration réelle (chap. x, p. 410). Leur amplitude est évidemment liée à la différence qui, dès l’origine, et sans l’action de la Terre, aurait existé entre les mouvements de révolution et de rotation de notre satellite. Cette différence était originairement bien légère, puisque la libration réelle est insensible.

Jetons maintenant une comète sur la Lune. Le choc ne modifiera pas de la même manière les mouvements de révolution et de rotation primitifs. Si la différence de ces mouvements devient très-grande, là pesanteur n’aura plus assez d’action pour empêcher le grand axe lunaire de s’écarter indéfiniment de la ligne dirigée vers le centre de la Terre, et alors toutes les parties de la Lune pourront être successivement aperçues. Avec de moindres différences, il ne restera qu’un mouvement oscillatoire plus ou moins fort. Laplace a trouvé, par le calcul, que le choc d’une comète dont la masse ne serait que la cent millième partie de celle de la Terre, aurait suffi pour rendre cette oscillation sensible.

Puisque les observations n’ont jusqu’ici rien fait apercevoir de mesurable en fait de libration réelle, nous sommes inévitablement amenés à la conséquence que la Lune, malgré tout ce que l’immensité des temps devait ajouter à la probabilité d’un pareil événement, n’a jamais été rencontrée par une comète, à moins toutefois que l’astre choquant n’ait eu une masse beaucoup au-dessous de la cent-millième partie de celle de la Terre.