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Lune, des changements considérables et rapides. Si notre atmosphère est sereine, ce sera après s’être réfléchie sur les parties matérielles de notre globe, et avoir éprouvé un double affaiblissement, à l’aller et au retour, que les rayons parviendront à la Lune. Si l’atmosphère était entièrement couverte, ce seraient les rayons réfléchis sur la surface extérieure des nuages qui dessineraient la phase. Supposez l’atmosphère partiellement diaphane et partiellement couverte, et la lumière réfléchie par la Terre vers la Lune proviendra en partie des nuages et en partie de la portion matérielle du globe. Or, comme ces deux espèces de lumière ont des intensités très-dissemblables, on ne pourrait pas dire à l’avance quel sera l’éclat de La phase terrestre.

On voit que sous tous les rapports, ces phases, vues de la Lune, diffèrent essentiellement des phases de la Lune, vues de la Terre.

Nous avons dit que lorsque la Lune est nouvelle, la Terre est pleine pour elle. La Lune est alors éclairée par la lumière d’un disque dont la surface est égale à 13 fois environ la surface apparente de notre satellite dans son plein. Telle est la cause, comme on l’a vu, de la lumière cendrée. Mais la surface de ce disque éclairant sera plus ou moins lumineuse, 1° suivant qu’elle renfermera plus ou moins de continents ; 2° suivant que l’atmosphère sera couverte de plus ou moins de nuages. L’intensité de cette lumière cendrée sera donc, non-seulement liée à l’étendue de la phase de la Terre, mais encore à l’état moyen de l’atmosphère dans l’hémisphère terrestre visible de la Lune au moment de la mesure.