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Des observations d’intensités peuvent donc éclairer sur l’état moyen des hémisphères terrestres, qui, par l’effet du mouvement de rotation de notre globe, viennent successivement se placer en face de la Lune. De telles conséquences de mesures, empruntées à la photométrie, sont assez curieuses pour que, laissant de côté la théorie, on cherche à établir leur possibilité sur des observations directes. Or, cette possibilité existe, ainsi que je vais l’établir dans le chapitre suivant, où je reprendrai en détail, sous le point de vue historique et photométrique, tout ce qui a rapport à la lumière cendrée.


CHAPITRE XXVIII

intensité et couleur de la lumière cendrée


La lumière secondaire qui nous fait voir la totalité d’un hémisphère de la Lune, lors même que la portion éclairée par le Soleil se présente à nous sous la forme d’un croissant très-délié, cette lumière qu’on appelle aujourd’hui cendrée, fut remarquée des anciens, et les avait fort embarrassés. Les uns croyaient que la Lune était légèrement phosphorescente, et que c’était cette lumière propre qui nous faisait voir la totalité de l’astre dans des circonstances où, suivant la théorie des phases, on n’aurait dû en apercevoir qu’une très-petite partie ; mais dans cette supposition, la Lune ne devait jamais disparaître dans les éclipses totales, et le contraire est arrivé.

D’autres astronomes, tels que Posidonius, pensaient que la matière de la Lune était diaphane, de telle sorte