Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mêmes circonstances, comme l’immobilité de la Terre a dû avoir les mêmes conséquences dans tous les temps, qui nous empêche d’admettre que des astres voisins en apparence sont en réalité très-éloignés les uns des autres ? »

Le seul mérite, si mérite il y avait, que je pusse m’attribuer dans la discussion qui précède, consisterait donc à avoir signalé dans les mouvements célestes des phénomènes en désaccord complet avec les observations si la Terre ne tournait pas ; à avoir enfin fait servir la remarque de d’Alembert à démontrer le mouvement de rotation de la Terre.

Pour qu’on ne prétende pas qu’il y a en tout ceci un cercle vicieux, et que la détermination de la vitesse de la lumière implique déjà la connaissance du vrai système du monde, je ferai remarquer que depuis des recherches récentes que j’aurai l’occasion de décrire, la mesure de cette vitesse ne repose plus exclusivement sur l’observation des satellites de Jupiter, et qu’elle a été déduite d’expériences faites sur la Terre elle-même.

Un jeune physicien français d’un grand mérite a, du reste, doté les sciences dans ces dernières années de deux expériences faciles à répéter en tous lieux avec des appareils simples, et qui sont des démonstrations matérielles de la rotation diurne de notre globe.

Nous avons vu que le pendule dans sa plus grande simplicité (liv. ii, chap. x, t. i, p. 57) consiste dans un corps pesant suspendu par un fil très-délié, mobile lui-même autour d’un point, de telle sorte qu’on peut l’écarter de la position verticale qu’il occupe, comme le fil à plomb, lors de l’équilibre, pour l’amener à droite ou à gauche,