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Lune. Faute d’avoir fait cette distinction, des compilateurs sont tombés dans la plus étrange bévue. Ils ont créé plus d’éclipses de Lune que de Soleil en appliquant, sans réflexion, au globe entier une chose vraie seulement pour chaque point en particulier.

Sur l’ensemble de la Terre, on détermine à peu près le nombre moyen d’éclipses de Soleil en augmentant de moitié le nombre des éclipses de Lune.

Fig. 300. — Explication de la plus grande fréquence des éclipses de Soleil que des éclipses de Lune.

Pour prouver qu’il y a sur toute l’étendue du globe plus d’éclipses de Soleil que de Lune, il suffit de remarquer que le cône d’ombre dans lequel notre satellite doit pénétrer en totalité ou partiellement pour qu’il y ait éclipse est plus étroit que la zone dans laquelle le même astre se meut quand il produit une éclipse de Soleil ; en effet, il est facile de voir que la pénétration de la Lune, si petite qu’elle soit dans l’espace que nous venons de désigner, est nécessairement accompagnée quelque part sur la Terre d’une éclipse de Soleil. Supposons, en revenant à une figure analogue à celle à l’aide de laquelle nous avons déterminé les dimensions