Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/586

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Au rapport de Diodore de Sicile, les Chaldéens étaient plus avancés que les Grecs à ce sujet ; ils savaient que la Lune n’a qu’une lumière empruntée et que ses éclipses sont produites par le passage de l’astre dans l’ombre de la Terre.

Nous avons indiqué précédemment comment à l’aide des tables du Soleil et de la Lune on peut déterminer d’avance avec précision, combien il y aura d’éclipses durant une certaine année et quels seront leurs caractères. Mais ce moyen n’a pu être mis en usage par les anciens, car les tables du Soleil et de la Lune ont été le produit de l’astronomie perfectionnée par les modernes. Cependant, il est certain que les anciens étaient arrivés, en discutant une longue suite d’observations, à prédire longtemps d’avance les éclipses ; voici l’indication abrégée de la méthode dont ils firent usage et des principes sur lesquels elle repose.

Les éclipses, comme on l’a vu (chap. iii, p. 547), ne peuvent avoir lieu que lorsque la Lune est en conjonction ou en opposition avec le Soleil. Deux conjonctions ou deux oppositions sont séparées par un intervalle de temps égal à 29j,53, durée du mois lunaire ; ce sera donc après une période composée de multiples de mois lunaires, c’est-à-dire de 29j,53 que les éclipses peuvent se reproduire.

Pour qu’il y ait éclipse, il faut que la latitude de la Lune, au moment de l’opposition ou de la conjonction, ne surpasse pas certain nombre que nous avons fait connaître (chap. iv, p. 458). Mais cette latitude, à l’époque de la conjonction ou de l’opposition, est liée à la distance du Soleil au nœud de l’orbite de la Lune.