Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/627

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solaire est entourée d’une atmosphère diaphane. Mais cet astronome ajoute qu’il règne dans cette atmosphère, à une petite hauteur, une couche continue de nuages légers. Les ouvertures ou éclaircies formées dans cette enveloppe de nuages par le courant ascendant, auxquelles M. Swan suppose que sont dues, suivant les vues de William Herschel, les taches proprement dites, serviraient à expliquer les rayons des gloires des saints dont la couronne est parfois parsemée. M. Swan trouve aussi dans ces éclaircies la cause des facules, et croit pouvoir rendre compte de leur plus grande visibilité près du bord que dans le voisinage du centre. Mais cette théorie ingénieuse est sujette à des difficultés de plus d’un genre. D’abord il est évident qu’à la hauteur de l’enveloppe circulaire de nuages dont M. Swan suppose l’existence, il y aurait nécessairement un changement brusque d’intensité, ce qui partagerait la couronne en deux zones concentriques d’éclats dissemblables ; or, on a vu qu’en 1842 et en 1851 ce phénomène de la séparation de la couronne lumineuse en deux couronnes concentriques n’a été observé qu’exceptionnellement.

En supposant la théorie fondée, les rayons de lumière formant la gloire des saints devraient se prolonger jusqu’au contour extérieur de la couronne intérieure la plus brillante ; et cependant plusieurs observateurs disent que les rayons en question partaient du contour extérieur de la seconde couronne, c’est-à-dire de la plus faible, de la plus éloignée de la Lune. Chacun de ces rayons, en leur assignant l’origine indiquée par M. Swan, ne devraient ils pas avoir à peu près la même largeur dans toute