Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/12

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dire la force attractive inhérente aux molécules matérielles, diminue donc quand la distance s’accroît. Il fallait trouver suivant quelle loi s’opère la diminution. Newton fit cette découverte capitale ; c’est lui qui démontra qu’à la distance 2, la puissance attractive d’un corps est 2 multiplié par 2 ou 4 fois plus petite qu’à la distance 1 ; qu’à la distance 3, elle est devenue 3 multiplié par 3 ou 9 fois plus petite qu’à la distance 1 ; qu’à la distance 10 elle n’est plus que la centième partie (10 multiplié par 10) de sa valeur à l’unité de distance. Puisqu’en arithmétique on appelle carré d’un nombre le produit de ce nombre multiplié par lui-même, nous engloberons tous les résultats particuliers dans cette formule générale :

La puissance attractive d’un corps diminue proportionnellement au carré des distances.

Tout à l’heure, nous entrevoyions que des mesures de vitesse pourraient conduire à la détermination des masses ; maintenant nous reconnaissons l’impérieuse nécessité de tenir compte de la distance à laquelle l’expérience sur la vitesse aura été faite.

Revenons un moment sur nos pas, afin de lever une difficulté qui pourrait se présenter à l’esprit du lecteur sur la manière d’évaluer les distances, quand les corps attractifs auront des dimensions considérables.

Lorsqu’un petit corps terrestre, après avoir été soulevé jusqu’à 10 mètres de hauteur, par exemple, est abandonné à lui-même, il tombe, et nous sommes convenus que c’est en vertu de l’action individuelle exercée par chacune des molécules matérielles dont la Terre se compose. Or, ces molécules ne se trouvent pas, tant s’en faut,