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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/13

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à la même distance du corps grave. Les molécules de la surface auxquelles il correspond verticalement, n’en sont, par hypothèse, qu’à 10 mètres. La distance est sur la place du Panthéon à Paris, par exemple, de 6 365 417 mètres plus 10 mètres, pour les molécules centrales, et à peu près le double pour les molécules situées à l’antipode. Il semble véritablement impossible de tirer aucune conséquence simple de la somme des actions de tant de milliards de molécules si diversement placées. Le problème est en effet insoluble lorsque le corps attirant a une forme irrégulière. Quand cette forme au contraire est sphérique, le calcul devient d’une simplicité remarquable. En effet, Newton a démontré cette autre loi très-importante :

Les molécules matérielles uniformément distribuées dans le volume d’une sphère agissent en somme sur un point extérieur comme si elles étaient toutes réunies au centre de la sphère.

Ainsi, tant qu’il s’agira de corps rigoureusement ou à peu près sphériques, nous n’aurons pas besoin de nous préoccuper des distances, les unes grandes, les autres moindres, les autres petites, des diverses molécules attirantes au point attiré. Tout se passera exactement alors comme si l’ensemble de ces molécules se trouvait au centre de cette sphère ; il n’y aura, par une abstraction que le théorème de Newton a légitimée d’avance, qu’une seule distance à considérer : celle de ce centre au point attiré.

Nous venons de considérer l’attraction de notre globe sur un corps en repos ; nous devons encore examiner comment la force attractive de la Terre s’exerce sur un corps en mouvement.