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sons chaudes n’empêche pas, comme je le montrerai en m’appuyant sur un théorème de Lambert dans la théorie des saisons terrestres, que les deux hémisphères de Mars ne doivent jouir de la même température moyenne.

Quant aux extrêmes de ces températures, ils peuvent être très-dissemblables si l’on compare un hémisphère à l’hémisphère opposé.

Ainsi, au solstice d’été de l’hémisphère sud de Mars, cette planète est actuellement à sa moindre distance au Soleil et par conséquent reçoit alors de cet astre le maximum de chaleur qu’il puisse jamais lui communiquer. Cette chaleur sera à son minimum au solstice d’hiver.

Il résulte de là que si la matière qui produit la tache blanche du pôle austral de Mars jouit des propriétés analogues à celle de nos neiges, cette tache doit varier considérablement plus que la tache blanche du pôle boréal.

MM. Mædler et Beer disent que cette conséquence est confirmée par leurs observations.


CHAPITRE VII

couleur de mars


Mars portait chez les Hébreux un nom qui signifiait embrasé. Chez les Grecs Mars, qui s’appelait aussi Hercule, avait pour épithète habituelle πυρὀεις, qui signifie incandescent. Chez les Indiens, d’après M. Bopp, Mars était appelé Angaraka (de angara, charbon ardent) et se nommait encore lohitânga, le corps rouge, de lohita rouge, et de anga corps.