Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/326

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donner de nom. Celles-ci tombent souvent sur la terre et s’éteignent, comme cette étoile de pierre, qui tomba tout en feu près d’Ægos Potamos. » À ces idées exactes se joignirent sans doute des hypothèses erronées qui provenaient surtout de cet esprit de système qui assigna pendant tant de siècles une origine terrestre à tous les phénomènes, et qui voulait que l’on considérât notre globe comme corps central de l’univers, d’où tout venait et auquel tout se rapportait.

L’explication de l’inflammation des météores cosmiques qui consiste à admettre une combinaison de leur matière avec celle de notre atmosphère, à la suite d’une élévation de température causée par la résistance de l’air et l’énorme vitesse dont sont animés les étoiles filantes et les bolides, a trouvé une objection dans la grande hauteur à laquelle beaucoup de ces phénomènes se manifestent. Mais il n’est pas difficile de tourner cette difficulté et de trouver des raisons pour expliquer comment les matières ignées peuvent s’enflammer bien au delà des dernières couches de l’enveloppe gazeuse de notre planète. Poisson, dans ses Recherches sur la probabilité des jugements, s’exprime ainsi à cet égard :

« À une distance de la Terre où la densité de l’atmosphère est tout à fait insensible, il serait difficile d’attribuer, comme on le fait, l’incandescence des aérolithes à un frottement contre les molécules de l’air. Ne pourrait-on pas supposer que le fluide électrique, à l’état neutre, forme une sorte d’atmosphère qui s’étend beaucoup au delà de la masse d’air, qui est soumise à l’attraction de la Terre, quoique physiquement impondérable, et qui