Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/358

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même. Il ne brille que de la lumière du Soleil réfléchie, résultat que l’absence de phases sensibles ne nous avait pas permis de constater par la méthode qui nous avait si bien réussi, lorsque nous étudiions la constitution physique de Mercure, de Vénus et de Mars.

Vers les époques où l’on aperçoit les ombres se mouvoir suivant des cordes du disque de Jupiter, les satellites se projettent eux-mêmes sur la planète ; ils suivent ces ombres avant l’opposition de la planète, ils les précèdent après l’opposition.

Dans ces passages les satellites décrivent aussi des cordes du disque ; ils paraissent souvent comme des taches brillantes et quelquefois comme des points obscurs moins étendus que les ombres proprement dites. Cette dernière circonstance peut s’expliquer naturellement en supposant qu’il existe alors sur les surfaces des satellites des portions matérielles ou atmosphériques réfléchissant beaucoup moins de lumière que les parties environnantes.

Quand les satellites entièrement lumineux passent sur la planète, on a remarqué que, facilement visibles près du bord du disque, ils disparaissent vers le centre ; de là on a conclu que le bord de la planète est moins lumineux que le centre et que Jupiter doit être entouré d’une atmosphère.

Les satellites de Jupiter disparaissent quelquefois à une distance sensible du bord de la planète. Ce fait curieux s’explique très-simplement : Jupiter étant un corps opaque projette derrière lui un cône d’ombre dont l’axe est la droite qui joint son centre à celui du Soleil et dont les arêtes sont les lignes qui rasent à la fois les