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bords correspondants des deux astres : aucun rayon solaire ne pénètre dans ce cône. Lorsque les satellites le traversent, ils doivent donc devenir invisibles si, comme Jupiter, ils empruntent leur lumière au Soleil. Ce phénomène est comparable de tous points à celui que notre satellite nous offre dans les éclipses totales de Lune. En effet, avant la disparition complète de cet astre, il s’affaiblit graduellement, ainsi que nous l’avons vu (liv. xxii, chap. iii, t. iii, p. 546), à mesure qu’il s’enfonce davantage dans l’espace dont l’ombre terrestre est entourée et qu’on appelle la pénombre. Ainsi se comportent les satellites de Jupiter avant leur pénétration dans l’ombre géométrique où ils s’éclipsent, car cette ombre est aussi entourée d’une pénombre.

Si l’immersion du premier satellite s’est effectuée, à une certaine époque, à une distance sensible du bord de la planète, la sortie du cône d’ombre, ou l’émersion, s’opérera dans une portion du cône qui est cachée de la Terre par le corps opaque de Jupiter. On ne pourra donc pas, quant à ce satellite, voir le même jour l’immersion et l’émersion.

Le même raisonnement est applicable à ce qui concerne le second satellite. Quant au troisième et au quatrième, comme ils traversent le cône plus près de son sommet, par conséquent dans des points plus distants du disque opaque de la planète, et comme leurs orbites sont sensiblement inclinées au plan de l’écliptique, on voit quelquefois dans la même soirée les immersions et les émersions qui leur succèdent.

La disparition complète des satellites pendant leur