struire une lunette qui les engendrât. Il est vrai que dès le mois de décembre suivant il abandonna cette opinion absurde aussitôt qu’il eut observé lui-même les astres en question (page 142). Galilée rapporte qu’il y avait, à Pise, un philosophe nommé Libri, qui ne consentit jamais à mettre l’œil à la lunette pour voir les satellites de Jupiter. « J’espère, ajoute l’illustre philosophe (ledit Libri venait de mourir), que n’ayant jamais voulu voir les satellites sur la terre, il les aura aperçus en allant au ciel. » (Page 144.)
On eut recours même aux causes finales pour démontrer la non-existence des satellites. Horky demandait à quoi serviraient, au point de vue astrologique, les quatre satellites de Jupiter annoncés dans le Nuntius sidereus. Woderbonius, auteur écossais, contemporain de Galilée, répondait, avec beaucoup d’esprit et d’à-propos : « Ils serviront à confondre les Horky et tous les astrologues superstitieux. » (Page 129.)
Enfin, en Allemagne, Simon Marius affirma qu’il avait fait l’observation avant Galilée. Consacrons quelques lignes à ses prétentions. La publication de Simon Marius au sujet des satellites de Jupiter, son Mundus jovialis, est de 1614 ; elle est postérieure de quatre ans à l’apparition du Nuntius sidereus de Galilée, qui parut à la fin de 1610, et dans lequel ce grand homme faisait connaître le résultat de ses premières investigations sur les satellites de Jupiter. La première observation donnée par l’astronome allemand correspond à la seconde de Galilée ; mais l’identité ne paraît pas au premier coup d’œil, parce que Simon Marius date d’après le calendrier non