Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/361

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Soleil : c’était le monde de Copernic en miniature ; les idées de ce grand homme semblaient désormais ne pouvoir plus être rejetées. Aussi rapporte-t-on que Kepler en apprenant les observations de l’astronome de Florence, s’écria, en parodiant l’exclamation de l’empereur Julien : Galilœe, vicisti !

Galilée voulait qu’on appelât les étoiles nouvellement aperçues Astres de Médicis, mais le nom de satellites de Jupiter a prévalu.

Dans une lettre au grand-duc de Toscane écrite en 1612, Galilée donne les résultats suivants pour les durées des révolutions des satellites de Jupiter :

Premier satellite 
1j 18h
Deuxième 
13  1/3 environ.
Troisième 
à peu près.
Quatrième 
16  18  à peu près.

On a prétendu que la découverte des satellites de Jupiter fut accueillie dans le monde avec une satisfaction universelle. Des documents, empruntés aux sources les moins contestables, prouvent qu’il n’en fut pas ainsi. Une Académie tout entière, celle de Cortone, prétendit que les satellites étaient le résultat d’une illusion d’optique produite par la lunette. Dans les dialogues contenus dans l’ouvrage de Sizio, lorsqu’un des interlocuteurs demande pourquoi on voit quatre satellites autour de Jupiter seulement, on lui répond : parce que la lunette est propre (proporzionato) à produire de telles apparences à la distance de Jupiter et non à d’autres distances. (Venturi, t.Ier, p. 126.) Clavius disait, en octobre 1610, que pour voir les satellites, il fallait d’abord con-