Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

impossible que, dans certains états physiques de la comète, le retard provenant de la résistance éthérée fût d’un mois entier sur la durée totale de la révolution ? Les astronomes jusqu’ici n’ont donné, sur cet objet, que des probabilités, et il reste encore à démontrer que la Terre ne peut pas recevoir un choc violent.

Je manquerais le but que je me suis proposé en rédigeant ce chapitre, si je laissais sans réponse des difficultés qui se présentent d’une manière qu’on pourrait trouver spécieuse. Heureusement peu de mots suffiront pour montrer qu’elles reposent sur une erreur de fait incontestable.

Considérons la comète d’Encke dans sa propre orbite, et reconnaissons de nouveau, sans détour, que la position calculée dans l’hypothèse du vide et la position observée ne coïncident pas parfaitement. Mais voyons dans quel sens se manifeste la différence ? D’après l’objection, la position réelle serait moins avancée que la position calculée. Eh bien, c’est tout l’opposé qui a lieu : pendant les apparitions observées la comète réelle à courte période a toujours précédé dans le sens de son mouvement (qu’on me pardonne cette expression) la comète théorique.

Il ne saurait donc plus être question, quant à la comète de six ans trois quarts, d’un passage par le plan de l’écliptique qui s’opérerait plus tard que le premier calcul ne l’a donné. Une action de résistance analogue à celle que la comète à courte période a subie, hâterait l’arrivée au nœud, et le minimum de distance de l’astre à la Terre grandirait en proportion.

Cette seule remarque suffit pour réduire au néant les