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réapparitions ? Les observations n’ont encore rien révélé à ce sujet. Si ces deux bandes sont des divisions réelles, il s’ensuivra que l’anneau de Saturne est triple.

2o Sur la partie de l’anneau la plus voisine du corps de la planète, on aperçoit une troisième ligne, également noire, mais d’une ténuité extrême, qui présente les mêmes phénomènes que les premières. Elle est plus rarement visible et se montre plus souvent sur l’anse orientale que sur les deux anses à la fois. Avec cette nouvelle division, l’anneau serait quadruple.

3o Entre cette dernière bande et la bande de Cassini, on a vu plus de trente fois une quatrième ligne très-déliée, tantôt sur une des anses, tantôt sur les deux anses de l’anneau. Quand elle est invisible, on trouve à sa place et dans son voisinage une sorte d’ombre et d’obscurité qui fait mieux ressortir l’éclat des deux portions latérales de l’anneau, c’est-à-dire des portions qui avoisinent l’une le corps de la planète, l’autre la bande de Cassini. Si cette ligne constituait une séparation réelle, Saturne serait entouré de cinq anneaux visibles. Ces lignes se sont-elles montrées toutes à la fois ? Oui, et très-distinctement ; mais bien rarement et jamais entièrement sur les deux anses de l’anneau.

En 1843, MM. Lassell et Dawes confirmèrent, avec un télescope de 6 mètres, l’existence de la bande de Encke, à laquelle ils assignèrent un tiers de la largeur de la bande vue primitivement par Cassini. Ils placèrent cette bande nouvelle, différente en cela de ce qu’avait obtenu l’astronome de Berlin, plus près du bord extérieur que du bord intérieur de cet anneau.