Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/501

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Quant aux éléments elliptiques de l’astre d’Herschel, ils ont été calculés, pour la première fois, par Laplace et par Méchain. Les éléments de Laplace furent communiqués à l’Académie des Sciences dans le mois de janvier 1783. On les trouve dans l’ouvrage intitulé : Théorie du mouvement et de la figure elliptique des planètes.

Herschel ne prit aucune part au long débat qui suivit l’annonce de sa belle découverte ; mais, quand les recherches de Saron, de Laplace, de Lexell eurent montré que l’étoile mobile découverte le 13 mars 1781 était, non une comète, comme on l’avait d’abord supposé, mais une grosse planète, située aux confins de notre système, il réclama le droit qui lui appartenait incontestablement, de donner un nom à ce nouvel astre. Le nom qu’Herschel proposa fut celui de Georgium sidus, l’astre de George[1]. L’astronome témoignait ainsi de sa juste reconnaissance envers le souverain, ami des sciences, qui venait de le placer dans une position indépendante. Lexell remarqua avec raison que le mot sidus (étoile) impliquait la fausse idée d’immobilité. Il proposa d’appeler la nouvelle planète le Neptune de George III. « Ce sera, disait-il, un moyen d’éterniser la mémoire des grands exploits que les flottes anglaises ont faits pendant les deux dernières années. » Pour le coup, la flatterie était singulière. Je ne discuterai pas ici les exploits, mais n’était-il pas burlesque qu’en vue de les éterniser, on proposât de choisir une découverte qui n’appartenait, sous aucun rapport, à des Anglais ? Ce fut, en effet, le

  1. Horace avait dit Julium sidus.