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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/502

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Hanovrien Herschel qui reconnut le mouvement propre du nouvel astre ; ce furent les recherches, les calculs des Français et des Allemands qui en déterminèrent la nature, qui en firent véritablement une planète.

En France, Lalande voulait qu’on suivît l’usage déjà adopté dans des circonstances pareilles par les anatomistes, par les botanistes ; il demanda pendant plusieurs années avec beaucoup de vivacité, que la nouvelle planète s’appelât Herschel. Sa persistance fut sans résultat ; les amis de la mythologie l’emportèrent ; mais dans ce camp aussi il existait des dissidences.

Prospérin se croyait sûr du succès en proposant le nom de Neptune. Saturne ne se serait-il pas trouvé alors entre ses deux fils, l’un, Jupiter, plus rapproché du Soleil que lui, l’autre, Neptune, plus éloigné ?

Lichtemberg ne pouvait pas réussir en appuyant le nom d’Astrée sur cette considération épigrammatique qu’en quittant la Terre, où vainement elle avait cherché à établir son règne, la déesse de la justice dut aller, par dépit, se réfugier le plus loin possible de notre globe.

Poinsinet ne voyait rien à opposer au choix qu’il avait fait du nom de Cybèle. Les pères des dieux, Saturne et Jupiter, occupant une place dans le firmament, ne semblait-il pas impossible que leur mère en restât plus longtemps bannie ?

Bode, à son tour, exposait avec une entière confiance le motif qui l’avait porté à préférer le nom d’Uranus. On devait une réparation au plus ancien des dieux ; les régions les plus enfoncées dans les profondeurs de notre