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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/504

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les astronomes, si attentifs à déterminer les étoiles zodiacales, avaient-ils négligé d’en observer une toujours classée dans cette catégorie, et qui, par son éclat, appartenait à la sixième grandeur, c’est-à-dire aux dernières étoiles qu’on voie à l’œil nu ?

Ces difficultés ne renversaient certainement pas, quant aux observations de 1781, les résultats des calculs directs et parfaitement démonstratifs de Laplace et de Lexell ; mais elles pouvaient conduire à supposer que le nouvel astre se mouvait dans un cercle depuis peu d’années ; que c’était une comète dont les perturbations avaient modifié l’orbite ; une comète qui, après avoir parcouru pendant des siècles des courbes très-allongées, se trouvait ramenée, par l’action troublante des planètes, à décrire une ellipse sans excentricité appréciable.

Une remarque de Bode coupa court à ces doutes, à ces conjectures. En parcourant attentivement les catalogues d’étoiles zodiacales, ce savant reconnut que Mayer observait, en 1756, dans la constellation des Poissons, une étoile de sixième grandeur dont on ne retrouvait aucun vestige en 1781, ni à la place où le célèbre astronome de Gœttingue l’avait vue, ni dans le voisinage. D’après l’orbite circulaire d’un rayon dix-neuf fois plus grand que la distance moyenne de la Terre au Soleil, cette place était à peu près celle que le nouvel astre devait occuper au moment de l’observation de Mayer.

Bode constata ensuite, de la même manière, que Flamsteed inscrivait l’astre en question parmi les étoiles zodiacales de l’Histoire céleste, le 13 décembre (vieux style) de l’année 1690.