Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/534

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« Il y a eu beaucoup de bonheur dans notre recherche : La carte académique de M. Bremiker, qui, peut-être, n’est pas encore arrivée à Paris, mais que je ferai expédier tout à l’heure, comprend précisément près de sa limite inférieure le lieu que vous avez désigné. Sans cette circonstance infiniment favorable, sans une carte où l’on pût être sûr de trouver toutes les étoiles fixes jusqu’à la dixième grandeur, je ne crois pas qu’on eût découvert la planète. Vous verrez vous-même, en observant cet astre, que le diamètre est beaucoup trop faible pour attirer l’attention, même quand on l’examine avec un grossissement assez fort. Je vous suis donc personnellement obligé d’avoir démontré le prix qu’une telle carte peut avoir dans des recherches scientifiques. »

Si quelques astronomes de la Grande-Bretagne d’un mérite incontestable n’ont pas rendu, dans le principe, une si éclatante justice à la belle découverte de notre compatriote, s’ils ont cherché à attribuer une part de la gloire de cette découverte à un Anglais, à M. Adams, cette tentative n’a pu avoir d’autre succès que de démontrer que, malgré l’habileté incontestable de ce dernier, les astronomes anglais n’avaient pas eu assez de confiance dans ses calculs pour les prendre comme point de départ de recherches assidues dans le firmament étoilé. Ainsi qu’il arrive tous les jours dans les concours ouverts entre savants sur diverses questions scientifiques, M. Adams n’a pas satisfait à toutes les questions du programme. Je l’ai dit souvent, il n’existe qu’une manière rationnelle et juste d’écrire l’histoire des sciences : c’est de s’appuyer exclusivement sur des publications