Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/535

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ayant date certaine ; hors de là tout est confusion et obscurité. M. Adams n’ayant communiqué ses travaux analytiques qu’à des astronomes anglais qui les ont tenus secrets et qui n’en ont pas tiré parti pour la recherche de Neptune, il n’a aucun droit à prendre une part quelconque de la gloire de la découverte de cette planète. C’est là un arrêt définitif que l’histoire enregistrera, et contre lequel d’ailleurs, M. Adams, dont les calculs postérieurement publiés sont très-remarquables, ne s’est jamais élevé.

Les calculs de M. Le Verrier destinés à faire connaître la place occupée par Neptune au moment même de sa découverte étaient d’une justesse qui devait exciter l’admiration ; mais on a eu tort de vouloir trouver dans les éléments approximatifs de l’orbite hypothétique de la nouvelle planète donnés pour servir à sa recherche, une exactitude qui devait s’étendre à l’avenir. Le problème qu’il s’était agi de résoudre consistait à indiquer le lieu où il fallait chercher, à un moment donné, la planète extérieure qui expliquerait les variations anomales des rayons vecteurs d’Uranus. Ce problème, M. Le Verrier l’a complétement résolu, et c’est en faisant l’application du résultat de son travail analytique que M. Galle, de Berlin, a trouvé l’astre nouveau. L’histoire de toutes les autres planètes démontre que jusqu’alors une seule, Vesta, avait été découverte autrement que par l’effet d’un heureux hasard.

Les détails que j’ai donnés dans le chapitre ii du livre xxx de cet ouvrage sur les recherches d’Herschel relatives à Uranus démontrent que la découverte de cette planète n’a été la conséquence, ni d’une idée préconçue,