Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/541

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dans le second elle figure comme étoile de huitième grandeur.

On a prétendu que la planète Neptune avait déjà été vue comme planète avant le travail de M. Le Verrier ; on a cité notamment des observations de Cacciatore et de M. Wartmann. Cacciatore, en effet, a soupçonné avoir vu en mai 1835, à Palerme, une planète qui n’a pu être retrouvée ; mais cette planète aurait occupé en 1846 une région du ciel diamétralement opposée à celle dans laquelle Neptune a été découvert. M. Wartmann a pensé avoir vu à Genève, les 6 et 25 septembre 1831, le 15 octobre et le 1er novembre de la même année, un astre très-faible, doué d’un mouvement propre rétrograde. Les astronomes n’ont tenu aucun compte de ces observations ; ils ne les ont pas même citées : leur rigueur était fondée sur les motifs qui, en 1759, les détournèrent pendant longtemps de faire usage des observations de Messier, relatives au retour de la comète de Halley, observations tenues secrètes sur l’inexcusable injonction de l’astronome De l’Isle, dont Messier était le subordonné. N’était-il pas étonnant, en effet, que M. Wartmann ne se fût pas empressé de communiquer au monde savant la découverte qu’il venait de faire d’un astre mobile, alors surtout qu’il n’avait personnellement aucun moyen d’en déterminer exactement la position ? Ne devait-on pas être surpris que l’observateur de Genève ne se fût décidé à révéler sa découverte qu’au moment où il était devenu impossible d’en constater la réalité ? D’ailleurs, en 1837, après s’être livré à un examen attentif des points du ciel où la prétendue planète avait pu se transporter, M.Wart-