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s’approche de l’équateur. En effet, la Terre tourne sur elle-même avec une vitesse dont nous avons rappelé la valeur dans le chapitre précédent. Or, tout corps qui est animé d’un rapide mouvement de rotation autour d’un centre, comme la pierre suspendue à une fronde, tend à s’éloigner de ce centre ; c’est l’effet de ce qu’on est convenu d’appeler la force centrifuge. Cette action, qui est nulle aux pôles, augmente à mesure qu’on s’avance vers l’équateur terrestre, et elle a une composante dont l’action est directement opposée à celle de la pesanteur.

Ces considérations théoriques reposent sur les mesures de la Terre et sur la découverte de ses mouvements. On comprend tout l’intérêt que dut présenter aux astronomes la possibilité de les vérifier. Les propriétés du pendule que nous avons indiquées au commencement de ce traité (liv. ii, chap. x, t. i, p. 57) ont permis d’arriver sur ce point à une exactitude dont les amis des sciences ont le droit d’être fiers.

Les variations de l’intensité de la pesanteur à la surface de la Terre ne sont que la conséquence de la figure de notre globe et de son mouvement de rotation sur lui-même. La figure elle-même de la Terre provient de l’existence éternelle du mouvement de rotation. Alors que la Terre était liquide à sa surface, comme il est probable qu’elle est encore maintenant liquide à une certaine profondeur (liv. xx, chap. xviii, t. iii, p. 247), à ces époques éloignées de nous d’un nombre de milliers d’années qu’il est impossible de calculer, la surface de notre planète a dû prendre, sous l’effet de l’action de la