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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/552

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venu, à 7 000 mètres environ au-dessus du niveau de la mer, dans les ascensions de Gay-Lussac et de MM. Barral et Bixio, cette température était déjà, en été, de 40 à 60 degrés au-dessous de celle des régions inférieures. Nul doute qu’on n’eût trouvé une température plus faible si l’on était monté plus haut, et que l’espace au delà des limites de l’atmosphère ne soit encore plus froid.

Les couches solides de la Terre enverront donc leur chaleur vers les régions supérieures de l’atmosphère, vers l’espace, sans qu’elles puissent recevoir, de ce côté, des rayons en nombre suffisant pour compenser leur perte. Ces couches solides devront donc se refroidir. Examinons jusqu’à quel point les faits sont d’accord avec cette théorie.

En un lieu où l’horizon est entièrement libre, suspendons dans l’air, la nuit, à un ou deux mètres du sol, des flocons de laine, de coton, de duvet de cygne ; établissons au-dessus de ces flocons un écran qui leur dérobe presque entièrement la vue du ciel ; supposons que l’écran soit en bois et d’une certaine épaisseur.

Ces dispositions convenues, des thermomètres placés sous l’écran, dans l’air, à peu de distance de la surface inférieure du bois, ou dans la matière même des trois flocons, marqueront sensiblement le même degré.

Tout restant dans cet état, enlevons l’écran. Aussitôt les thermomètres en contact avec le duvet de cygne, le coton et la laine descendront. Si le ciel est serein, le thermomètre dont la boule est enveloppée de duvet de cygne baissera de 7 à 8 degrés centigrades ; les deux autres thermomètres baisseront aussi, mais un peu moins.