Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/555

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sonne ne pourra s’empêcher de regarder ces phénomènes comme déterminés par les rayons de chaleur plus ou moins abondants que tous les corps mis en expérience envoient, sans une équivalente compensation, vers les régions très-froides de l’espace. Il demeurera aussi établi que notre atmosphère ne rayonne pas d’une manière sensible.

Nous avons fait cette première série d’expériences par un temps serein. Répétons-la par un temps entièrement couvert : alors l’enlèvement de l’écran amènera à peine un refroidissement sensible dans les substances que le rayonnement vers le ciel serein affectait le plus ; quant aux métaux, ils n’éprouveront aucun changement de température appréciable.

Ici, chacun le concevra, les nuages font l’office de l’écran de bois des expériences antérieures ; comme cet écran, ils empêchent les communications rayonnantes des corps terrestres avec les plus hautes régions de l’atmosphère et de l’espace ; seulement, comme les nuages sont à la température de la couche d’air qui les enveloppe, leur rayonnement devra compenser d’autant moins exactement celui des corps terrestres, qu’ils flotteront dans des zones atmosphériques plus élevées ou plus froides. Ce résultat est conforme aux observations[1].

  1. S’il arrivait que des nuages, par des circonstances particulières, quoique placés à des hauteurs modérées, eussent des températures excessivement basses, comme le nuage que traversèrent MM. Barral et Bixio dans leur célèbre ascension du 27 juillet 1850, les phénomènes de rayonnement des corps terrestres pourraient, en pareille circonstance, ressembler à ceux qu’on observe par un temps serein.