Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/609

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plus pesant. Celui-ci étant en mouvement est bientôt suivi par l’air le plus proche, en tirant toujours au nord, etc., etc. ; d’où il résulte un courant successif qui prend la direction du nord-est, parce que les côtes et les chaînes de montagnes du continent mexicain s’étendent du nord-ouest au sud-est. »

La haute température de l’intérieur de l’Afrique est l’origine des vents extraordinaires qui se font sentir sur les côtes de Guinée, sur celles de la Barbarie, en Égypte, dans l’Arabie, dans la Syrie, dans les steppes de la Russie méridionale et même jusqu’en Italie. Ces vents, nommés harmattan, semoum, chamsin, sont accompagnés de circonstances étranges sur lesquelles il est utile de donner quelques détails ; ils sont particulièrement chauds et secs et entraînent avec eux des tourbillons de poussière.

On appelle harmattan un vent qui souffle trois ou quatre fois chaque saison, de l’intérieur de l’Afrique vers l’océan Atlantique ; dans la partie de la côte comprise entre le cap Vert (latit. 15° N.) et le cap Lopez (latit. S.), l’harmattan se fait principalement sentir dans les mois de décembre, de janvier et de février. Sa direction est comprise entre l’est-sud-est et le nord-nord-est. Sa durée est ordinairement d’un ou deux jours, quelquefois de cinq ou six. Ce vent n’a qu’une force modérée.

Un brouillard d’une espèce particulière et assez épais pour ne donner passage à midi qu’à quelques rayons rouges du Soleil, s’élève toujours quand l’harmattan souffle. Les particules dont ce brouillard est formé se déposent sur le gazon, sur les feuilles des arbres et sur