Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/720

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nomes ne sont pour rien dans ces erreurs ou plutôt dans ces irrégularités.

Ainsi, en 1798, Pâques aurait dû être célébré, d’après la marche réelle de la Lune, le dimanche 1er avril ; il ne le fut que le dimanche d’après. Citons un second exemple : en se réglant sur la Lune visible en 1818, la fête de Pâques aurait dû être célébrée le 29 mars ; elle le fut le 22, en prenant pour régulateur la Lune fictive.

On se demande souvent s’il n’eût pas été plus naturel de prendre pour guide la Lune vraie au lieu de la Lune moyenne.

Examinons cette question. Le temps théorique où la Lune vraie est nouvelle dépend des Tables astronomiques employées qui vont sans cesse en se perfectionnant : le résultat annoncé sur certaines Tables eût été démenti par des Tables nouvelles ; l’époque de la célébration de Pâques n’aurait pas ainsi été déterminée à l’avance avec certitude. Cet inconvénient légitime complétement le choix qu’on a fait d’une Lune moyenne appelée Lune ecclésiastique, pour régler la fête de Pâques.

À ces raisons péremptoires, nous en ajouterons une autre qui n’a pas à nos yeux la même valeur. Suivant Clavius, il n’eût pas été permis de fixer la célébration de la fête de Pâques d’après la Lune réelle, car, dit-il, cette fête aurait eu lieu en même temps que la Pâque des Juifs, ce qui eût été indécent.

Les complications sans nombre qu’on remarque dans le calendrier ecclésiastique tiennent à ce qu’on n’a pas voulu s’en rapporter exclusivement à l’année solaire. Cependant (Clavius lui-même le reconnaît) l’Église aurait