Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/737

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

stances atmosphériques locales, entre les températures des différents jours de l’année.

La constance des températures en chaque lieu serait la suite inévitable de l’événement astronomique dont nous avons fait mention ; mais on se trompe lorsqu’on induit de la dénomination impropre de printemps perpétuel, la conséquence qu’en chaque lieu la température serait la même ; que le climat dont on jouirait en Laponie serait exactement semblable à celui de l’Espagne, par exemple. Ceux qui les premiers se servirent de l’expression vicieuse de printemps perpétuel, voulurent dire seulement que si le Soleil ne sortait pas du plan de l’équateur, il n’y aurait en chaque lieu, ni printemps, ni été, ni automne, ni hiver ; que toutes les saisons seraient pareilles entre elles dans chaque lieu déterminé, mais nullement qu’on éprouverait les mêmes températures sous toutes les latitudes. C’est pour rectifier cette erreur, fort répandue parmi les gens du monde, que j’ai écrit ces quelques lignes. Au reste, la coïncidence de la course annuelle du Soleil avec le plan de l’équateur, que cette idée d’un printemps perpétuel suppose, n’arrivera jamais. On prouve, il est vrai, par les observations, que le plan de l’écliptique, dans lequel est maintenant contenue la courbe décrite annuellement par le Soleil, se rapproche chaque année du plan de l’équateur ; on pouvait dès lors supposer que ces deux plans finiraient, tôt ou tard, par coïncider entre eux. Mais la théorie a fait connaître la cause de ce changement d’inclinaison (liv. xxiii, chap. iv, p. 21) ; elle a montré qu’après s’être rapprochée de l’équateur pendant un certain temps, l’écliptique s’en