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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/751

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Supposons, en effet, que tous les événements de l’histoire ancienne et de l’histoire moderne soient rapportés au cycle scaligérien. Supposons de plus qu’un fait ait été indiqué, suivant l’habitude des chroniqueurs, comme étant arrivé dans une certaine année, et qu’on donne en même temps pour cette année le millésime et les époques correspondantes de l’indiction, du cycle lunisolaire et du cycle solaire. Un calcul très-facile, trois divisions, montrera si ces quatre désignations sont concordantes.

J’ai voulu, dans ce qui précède, signaler clairement le but que Scaliger s’était proposé en inventant la période julienne ; cette méthode, si elle était suivie, aurait-elle pour la chronologie tous les avantages que son auteur s’en promettait ? Cette question a été fort débattue entre des savants d’un mérite éminent, mais je ne saurais même indiquer ici les raisons pour et contre qui ont été produites des deux côtés avec une amertume dont les érudits, dit-on, s’affranchissent difficilement.

Le cycle scaligérien ou julien a eu l’honneur inappréciable d’être suivi par Kepler et le père Petau ; c’est là ce qui justifie la mention détaillée que nous venons d’en faire. Nous nous abstiendrons, pour abréger, de parler d’une foule de périodes auxquelles des calculateurs et même des astronomes avaient prétendu attacher leurs noms, mais qui n’ont pas été adoptées par le public déjà trop fatigué des complications de la chronologie. Nous ne ferons pas même une exception en faveur du cycle dionysien, inventé par Denys le Petit et composé de 532 ans ; car, malgré sa précision, il n’a pas été employé.