Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/766

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dû recourir à de nouveaux instruments appropriés à un observatoire constamment mobile. On a déjà vu que les pendules ont été remplacées par des montres marines, des chronomètres, des garde-temps, auxquels des horlogers célèbres en France et en Angleterre, les Berthoud, les Breguet, les Emery, les Mudge, etc., ont donné une précision extrême et remarquablement uniforme. Pour mesurer la hauteur d’un astre ou la distance de deux astres, on imagina, à partir du xve siècle, l’arbalestrille et le quartier anglais. L’arbalestrille était une espèce de croix dont le croisillon appelé marteau glissait le long de la pièce la plus longue appelée la flèche ; on mettait l’œil au bout de la flèche et l’on disposait l’instrument de telle sorte que l’un des bouts du croisillon fût dirigé vers la mer et l’autre bout vers le bord du Soleil jusqu’à ce que les deux rayons visuels sous-tendissent exactement l’angle entre l’horizon et le Soleil ; les divisions marquées sur la flèche indiquaient la hauteur du Soleil. Le quartier anglais se composait de deux arcs de cercle concentriques, mais de rayons inégaux, placés dans un même plan. Au centre était une pinnule à travers laquelle on visait à l’horizon de la mer. Une pinnule mobile placée sur le petit arc était haussée ou abaissée jusqu’à ce que l’image qu’elle transmettait à la pinnule centrale fût réfléchie à une troisième pinnule placée sur le grand arc et à laquelle l’œil était appliqué ; la somme des deux arcs interceptés était la hauteur du Soleil et celle des deux arcs restants la distance au zénith.

L’arbalestrille et le quartier anglais étaient peu exacts et d’un emploi difficile, quoiqu’on les eût modifiés de ma-