Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/79

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corps qui tombe ou le plomb suspendu à l’extrémité d’un fil de se diriger exactement vers le centre de la Terre. Toutefois, à cause de l’immensité de la grandeur de la Terre comparée même avec les plus grosses montagnes, on doit concevoir que la déviation du fil à plomb ne peut être que très-petite. Il faut avoir recours, pour la mettre en évidence, à des observations délicates. Si l’on suppose qu’on détermine par les méthodes astronomiques que nous avons fait connaître (liv. xx, chap. xix, t. iii, p. 254), les latitudes des deux stations situées sur un même méridien, l’une d’un côté, l’autre de l’autre côté d’une montagne, la différence de ces deux latitudes donnera l’angle des verticales réelles des deux lieux. Si maintenant, par des opérations géodésiques, on mesure la distance qui existe entre les deux stations, on calculera, dans l’hypothèse de l’aplatissement connu de la Terre, quelle doit être aussi la différence de leurs latitudes. Cette différence sera l’angle des deux verticales hypothétiques non déviées par la montagne. La comparaison des deux nombres obtenus par les deux méthodes, tout compte tenu des erreurs d’observation, donnera le double de la déviation cherchée.

La première tentative qu’on ait faite pour évaluer la déviation qu’une montagne peut occasionner dans la direction du fil à plomb, date de 1738, c’est-à-dire de l’époque où une commission de membres de l’Académie de Paris mesuraient le degré du Pérou. Le voisinage du Chimboraço semblait singulièrement propre à ce genre de recherches ; Bouguer avait trouvé par un calcul approximatif, et en supposant la montagne entièrement