Page:Arago - Souvenirs d’un aveugle, nouv. éd.1840, t.1.djvu/47

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Ce ne sont pas seulement ici des souvenirs ; ce n’est pas seulement la masse et la silhouette des choses et des objets étudiés ; c’est encore la rigoureuse exactitude des détails, la nuance des couleurs ; c’est le passé avec tous ses incidents de chaque jour, de chaque heure, qui, comme une consolation du Ciel, vient se placer devant mes yeux éteints.

Hélas ! que vaudrait-il mieux pour moi ?

N’avoir rien vu, c’est n’avoir rien à regretter. On ne perd réellement qu’après avoir possédé… et j’ai tant perdu !…

Mais aussi, vivre dans le passé quand le présent est mort à toute joie, quand l’avenir peut-être est sans lu-