Page:Arago - Souvenirs d’un aveugle, nouv. éd.1840, t.1.djvu/48

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mière, c’est-à-dire sans espérance, n’est-ce pas exister encore ?… Oh ! ce triste problème, je n’ose pas le résoudre, tant je redoute la pitié des hommes !

Ce qui est vrai pourtant, c’est que la nuit des yeux n’est pas la nuit de l’âme, et que, lorsque j’entends une voix chère, lorsque je presse une main amie, il me semble revoir encore ce beau ciel que je ne verrai plus !


Jacques ARAGO.