Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/532

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cher dans les régions montagneuses, au pied des rapides cascades, grâce à la découverte de Watt, naîtront à volonté, sans gêne et sans encombrement, au milieu des villes, à tous les étages des maisons.

L’intensité de ces forces variera au gré du mécanicien ; elle ne dépendra pas, comme jadis, de la plus inconstante des causes naturelles : des météores atmosphériques.

Les diverses branches de chaque fabrication pourront être réunies dans une enceinte commune, sous un même toit.

Les produits industriels, en se perfectionnant, diminueront de prix.

La population, bien nourrie, bien vêtue, bien chauffée, augmentera avec rapidité ; elle ira couvrir d’élégantes habitations toutes les parties du territoire, celles même qu’on eût pu justement appeler les steppes d’Europe, et qu’une aridité séculaire semblait condamner à rester le domaine exclusif des bêtes fauves.

En peu d’années, des hameaux deviendront d’importantes cités ; en peu d’années, des bourgs, tels que Birmingham, où l’on comptait à peine une trentaine de rues, prendront place parmi les villes les plus vastes, les plus belles, les plus riches d’un puissant royaume.

Installée sur les navires, la machine à vapeur remplacera au centuple les efforts des triples, des quadruples rangs de rameurs, à qui nos pères, cependant, demandaient un travail rangé parmi les châtiments des plus grands criminels.

À l’aide de quelques kilogrammes de charbon, l’homme