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Page:Arbouville - Poésies et Nouvelles, III, 1855.djvu/422

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RÉSIGNATION.

prodigué mille noms affectueux. — Elle l’avait laissé parler sans lui répondre.

Ursule, restée seule, appuya sa tête sur sa main et demeura immobile des heures entières. Hélas ! le tardif bonheur qui était venu briller un instant sur sa vie s’enfuyait ; les doux rêves, ces amis de toutes les âmes jeunes, absents pour elle depuis si longtemps, n’étaient revenus que pour partir encore ! L’oubli, le silence, l’obscurité reprenaient possession de cette existence que le bonheur leur avait un instant disputée. — La nuit s’écoula ainsi. Que se passa-t-il dans l’âme de la pauvre fille ? Dieu l’a vu. Elle, elle n’en a rien dit sur la terre.

Aux premières lueurs du jour, elle tressaillit, ferma la fenêtre restée ouverte depuis la veille au soir, et pâle, tremblante de froid et d’émotion, elle prit du papier, une plume, et écrivit :

« Adieu, Maurice ! Je reste près de mon père et de ma mère. Ils ont besoin de mes soins et de mon travail ; les abandonner dans leur vieillesse, ce serait les faire mourir. Ils n’ont plus que moi dans