Page:Archives curieuses de l’Histoire de France, série 1, tome 7.djvu/12

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tient qu’à lui seul, examiner leur tendance commune ou particulière, établir en quoi ils se ressemblent, ils se détruisent, ils se complètent, telle est, dans cette circonstance, la marche à suivre pour acquérir comme citoyen, et consacrer comme historien des idées justes. Heureusement le sujet ne craint pas d’épuiser l’attention. Il s’agit du supplice ordonné sans loi, sans restriction et sans exemple, pour le martyr de toute une secte ou le châtiment de tout un parti. Le pouvoir ne triomphe pas ici dans les limites étroites d’un fait sans conséquence, il triomphe par un coup dont le contre-coup devient un héritage national. Le maintien de la société dans ses voies tenait-il à cette homicide extirpation de la nouveauté et les doctrines sont-elles parce que les personnes ne sont plus ? Quand le combat qui divise les citoyens est celui de deux croyances, jusqu’à quel point, en supposant la ruine jurée de l’une ou de l’autre, les opinions absolues peuvent-elles se contenir et les principes légitimes se défendre ? Reste à savoir où brille cette légitimité. Ainsi, d’explications en explications, on arrive conduit jusqu’à l’essence des vertus morales et l’entrée des conseils éternels. Certes, dans un événement qui compromet de si grands personnages, étale de si grandes violences, consomme de si grands résultats, soulève de si grandes discussions, telle est l’importance de la vérité que rien ne peut ni transiger sur le devoir qu’elle impose, ni fatiguer sur l’intérêt qu’elle inspire. Le propre des choses qui tout ensemble attaquent la société et outragent l’humanité est de ne devenir jamais familières, et de laisser à leur suite une pitié profonde dont l’émotion agite, une curiosité insatiable dont le besoin demande, une terreur solennelle dont la majesté impose toujours.