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Page:Archives curieuses de l’Histoire de France, série 1, tome 7.djvu/11

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à l’avance par Charles IX, croyant ainsi faire non injure à sa mémoire, mais honneur à sa piété. Il loue si ouvertement ou plutôt il charge si naïvement ce prince, qu’on attribuerait volontiers son livre à un calviniste soigneux de déguiser pour assurer sa vengeance. Cette pièce donne la preuve, l’éveil et la source de tout ce qui imprimerait à la Saint-Barthélemy un caractère de préméditation.

Nous n’avons trouvé dans les écrits de l’époque aucune réponse à ceux qui, par différents motifs, tendent à présenter les choses sous leur jour le plus défavorable. Afin de remédier à ce silence, nous terminons par une dissertation non imprimée séparément ni réimprimée collectivement, dissertation célèbre, où l’abbé de Caveirac, sans faire l’apologie du massacre, en rejette les causes prétendues et restreint les conséquences funestes. Caveirac, originaire de Nîmes, entraîné par une a me impétueuse vers une controverse hardie, patron officieux d’opinions proscrites, ne s’était jamais placé dans une position plus difficile. Cette difficulté l’anima sans doute et lui dicta un mémoire qui pût laisser croire à une meilleure cause, mais non à une meilleure défense. Nous nous abstenons, suivant notre coutume, de prononcer sur le fond, désirant mériter une entière confiance par une exacte neutralité.

Voilà les documents qui composent ce septième volume. Jamais on n’avait réuni autant de versions curieuses sur le massacre de la Saint-Barthélémy, offert autant de moyens propres à en sonder l’énigme mystérieuse et dresser la statistique funèbre. Nous ne pensons pas qu’on nous accuse de répétition pour avoir donné plusieurs histoires du même attentat. Comparer ces écrits entre eux, restituer à chacun ce qui n’appar-