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Page:Archives curieuses de l’Histoire de France, série 1, tome 7.djvu/217

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cile dudict Coligny, ensemble la basse-cour et tout ce qui dépend du principal manoir, seront démolis, rasez et abbatus, et deffendu de jamais y bastir ny édifier, et que les arbres plantez ès environs de ladicte maison et chastel, pour l’embellissement et décoration d’icelle, seront couppez par le milieu ; et en l’aire dudict chasteau, un pillier de pierre de taille érigé, auquel seroit mise et apposée une lame de cuyvre en laquelle seroit gravé et inscrit ledict arrest ; et que doresenavant, par chacun an, le 24 d’aoust, seroyent faites prières publiques et processions générales dans Paris, pour rendre grâces à Dieu de la punition de la conspiration faicte contre le Roy et son estat. Le semblable et pareil arrest (excepté quant à ceste dernière clause, touchant le démolissement de la maison) fut donné contre Briquemaut et Cavagnes. Si furent lesdicts arrests prononcez et exécutez le 27 et 29 d’octobre 1572, l’un sur un fantosme au lieu du corps de l’amiral (lequel avoit pieça esté emporté de Montfaucon et dépendu par quelques-uns qui l’avoient révéré en son vivant) ; et fut l’autre arrest exécuté sur les personnes propres desdicts Briquemaut et Cavagnes, en la présence du Roy, qui les voulut voir mourir, eux protestans du tort qu’on leur faisoit et en demandant vengeance à Dieu.

Mais sur quoy ces meschans ont-ils pris leur argument pour tout ravager et destruire, quelle occasion en avoyent-ils ? Car de ceste conspiration qu’ils ont imposée aux mieux, c’est une couverture si sotte qu’on y voit le jour au travers.

Je ne sache point qu’ils ayent eu autre occasion de ce faire que celle que Caïn eut en tuant Abel, celle d’Hérode en faisant meurtrir les enfans ; le tout pour ensuyvre les loix qui estoyent bien au long couchées dans les mémoires qu’on bailla à l’amiral devant les nopces, que