Page:Archives israelites 13.djvu/112

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108 — ncmvn chent à un antre symbole de foi raisonnée ou de raison croyants! Sous la réserve de cette grave observation, nous,n'avons guère éprouvé, à la lecture de ces pages éloqnentes, d’autre sentiment que celui d’une profonde et intime satisfaction : dans ces temps de troubles et d'épreuves, l’àme se repose et s’élève en même temps au spectacle deces analyses morales si sévèrement et si fortement conçues: il y a tantôt vingt ans, M. Jouffroy, de si regrettable mémoire, esquissait quelques tableaux de ce genre dans ses H6- anges, et plus tard dans ses Nouveauœ mélanges. Notre littéra- ture philosophique est malheureusement pauvre en travaux de ce genre, travaux auxquels, cependant, les qualités naturelles de notre esprit national la rendent si éminemment propre : si l’au— teur du Cours de droit naturel, dans les morceaux intitulés Com- ment les Dogmes finissent, de l’État actuel de l' Humanité, du ‘ Scepticisme, etc., fait vibrer peut-ètre plus profondément toutes les cordes de notre être moral, et sait donner à la philosophie de l’homme intérieur tout l'intérét du drame ; l’auteur de la Civili- sation montre, dans ses Méditations et Études morales, un désir d’équitable impartialité et une absence de passions religieuses ou scientifiques qui, pour n’ètre pas toujours aussi absolues qu’il le croit lui-méme, méritent cependant les plus grands éloges. Nous avons dit que l'intérèt du livre se concentrait dans les fragments de la première catégorie, et, en faisant comprendre toute la valeur, toute la hauteur des questions qu’i|s soulèvent, indiqué dans quelle mesure nous nous séparons de l‘écrivain. Pour résumer en très~peu de mots toutes nos idées à cet égard, l'auteur prétend faire sortir la paix et le salut de la société de la cessation des hostilités entre ses défenseurs. de l'indépen- dance où ils se laisseraient respectivement dans leur sphère, et des tentatives qu’ils feraient pour creuser, chacun de son coté, plus profondément leur sillon respectif : seulement, il y a deux raisons pour que ce plan ne soit pas encore adopté; la première, c'est que l’écrivain n’a pas été complet dans son dénombrement des véritables puissances sociales; la seconde, c‘est qu’il n’a pas fait assez équitablement à chacune sa part. Il y en a peut-être une autre, et la plus décisive de toutes: c'est qu’il n’a pas peut-être suftisamment analysé les raisons, les causes des dissidences et des ` · ` 4 • L