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ISRAÉLITES. 151

de tout ce qui concerne l'extérieur de la religion ; ce qui est d'ailleurs plus que suffisant pour nous donner la certitude que les Falashas professent la religion judaïque.

Cette différence dans nos connaissances relatives aux dogmes et aux pratiques des falashas, s'explique facilement en considérant que les secondes tombent sous le domaine de l'observation, tandis que les premiers n'étant représentés par aucune image extérieure, du moins dans le Judaïsme, échappent facilement à l'observateur.

Le seul moyen de connaître à fond les dogmes des Falashas serait celui de puiser à leurs livres religieux et de passer quelque temps parmi eux, car quant à faire des questions par écrit à des personnes dont je ne connais pas le degré de culture, je ne pouvais y penser, puisque cela pouvait donner lieu à plusieurs inconvénients, entre autres à celui d'être pris pour hérétique par les Falashas mêmes, ce qui aurait pu contribuer à rompre mes relations avec eux, dan&le moment même où je voulais les entamer; ou à celui de froisser l'amour-propre religieux des Falashas en semblant douter, par exemple, de leur croyance ou de leur amour pour Dieu; ou enfin à celui, le plus naturel de tous à cause de mon ignorance de leur manière de traiter les questions religieuses et de haute métaphysique, de ne me faire point comprendre d'eux, à cause des affreux quiproquos, et de ne rien pouvoir débrouiller dans leurs réponses.

Voilà pourquoi, dans mes questions à Abba-Ishaq, je me suis tenu principalement aux pratiques.

Néanmoins, j'ai été assez heureux pour ramasser quelques notices sur les principaux dogmes falashas, que je vais coordonner et mettre sous les yeux du lecteur, en commençant par

L'existence, l'unité et la providence de Dieu.

Les Falashas adorent un Dieu auquel ils donnent le nom de Dieu créateur ; c'est ainsi que Zaga-Amlak, après avoir fini de répondre à mes questions, conjura M. d'Abbadie, parle Dieu créateur, de prendre note des paroles qu'il allait lui dicter pour ses frères lointains (1).

Le Dieu des Falashas est le créateur de toutes choses, puisque Ya-Aynii-Misa, un autre Falasha qui dicta à M. d'Abbadie une adresse pour ses frères de Jérusalem, le conjura de publier cette adresse par le créateur des juifs et des chrétiens, de tout ce qui a été et de tout ce qui sera (2).


(1) Réponses des Falashas, p. 20.

(2) Ibid. p. 23.